Angola et Regional

La Capoeira Angola

La Capoeira Angola est le style le plus proche de la capoeira traditionnelle telle qu’elle était jouée par les esclaves. Elle est caractérisée par un jeu plus lente avec des mouvements furtifs exécutés près du sol ou debout. L’intention est toujours de déséquilibrer l’adversaire grace à la ruse, l’habileté plus que la force brute. Elle souligne les traditions de la Capoeira, qui dans ses racines est liée aux rituels afro-brésiliens. Sa musique est cadencée, organique et ritualisée, et en étant correcte, elle doit être accompagnée toujours par une « bateria » (ensemble d’instruments) complète de 8 instruments.

La désignation « Angola » apparaît avec les hommes noirs qui sont venus au Brésil provenant d’Afrique, embarqués dans le port de Luanda qui, indépendamment de leurs origines, été appelés à leur arrivée au Brésil de « Noirs d’Angola ».

Le maître Pastinha (Vicente Ferrera Pastinha) était la grande icône du style. Grand défenseur de la préservation de la Capoeira Angola, il inaugura le 23 février 1941 le « Centro Esportivo de Capoeira Angola (CECA) ».

Le Maître Pastinha forma beaucoup de Grands Maîtres de Capoeira Angola, qui continuent aujourd’hui à transmettre leur connaissance aux nouveaux angoleiros. Il est commun au premier coup d’œil de voir le jeu de l’Angola comme inoffensif et non élaboré. Cependant, il ressemble aux échecs par sa subtilité, le subterfuge, la dissimulation, la théâtralisation, la malice et/ou même la plaisanterie pour surpasser l’adversaire.

 

 

La capoeira Régional

La capoeira Regional a été créée par le Maître Bimba (Manoel dos Reis Machado, 1899-1974). Il développa des séquences d’enseignements qui permit d’encadrer l’enseignement de la capoeira.

La Regional surgit aux alentours de 1930. Mais le Maître Bimba ne s’est pas seulement préoccupé de faire reconnaitre la Capoeira comme une lutte, mais il a créé aussi une véritable méthodologie d’enseignement. Les « séquences » aidaient l’élève à acquérir les mouvements fondamentaux de la Capoeira.

Initialement, le Maître Bimba appelait sa capoeira la « Luta regional baiana », d’où vient le nom « Regional ».

Manoel dos Reis Machado, connu pour être un habile combattant sur les rings, et être un apprenti éminent de Capoeira Angola, essaya de développer la capoeira avec une plus grande force en y incorporant de nouveaux coups. Le père du Maître Bimba pratiquant la Batuque, une lute africaine, Maitre Bimba incorpora des éléments du Batuque à la capoeira, notamment des coups de pieds tromatisants.

La Regional est plus récente que la capoeira Angola, avec des éléments forts d’arts-martiaux dans son jeu. Elle est devenue rapidement populaire, montrant la Capoeira au grand public et changeant l’image de marginal que le capoeiriste avait au Brésil jusque-là.

Le fort de la Capoeira Regional sont les projections (quedas), les balayages (rasteiras) et le coups de tête (cabeçadas). Dans les jeux plus rapide comme celui de São Bente Grande de Bimba, le style de capoeira doit être un explosif, toujours avec des systèmes « d’attaque / défense ». L’ensemble des coups doivent être objectif, mais toujours dans le respect de l’autre.

En 1932, Maître Bimba fonda la première académie de capoeira enregistrée officiellement, à Salvador, avec le nom « Centro de Cultura Física e Capoeira Regional da Bahia. » De toutes les représentations que le Maître Bimba a faites, la plus connue a été celle de 1953, car le président Getúlio Vargas, présent, à cette occasion dit : « La capoeira est le seul sport vraiment national ».

Dans l’académie du Maître Bimba, la rigoureuse discipline qu’il appliquait faisait apparaitre trois niveaux hiérarchiques : « calouro », « formado » et « formado especializado ». » Un des plus grands honneurs pour un disciple était de pouvoir jouer dans la roda au son du rythme de Iúna.

Le jeu de Iúna avait la fonction symbolique de démarquer le groupe des « formados » de celui des « calouros ». La seule particularité technique du jeu de Iúna par rapport aux autres jeux était de montrer l’habilité du capoeiriste, en éxecutant des mouvements projeté, qui obligait le capoeiriste à essayer de retomber sur ses pieds.

Le jeu de Iúna était juste pratiqué au son du berimbau, sans taper dans les mains ni aucun autres instruments, ce qui renforçait le caractère solennelle. À la fin de chaque jeu, tous les participants applaudissaient les capoeiristes qui sortaient de la roda.